Tsunami

Le 30 décembre 2004, quatorze volontaires de l’association française Pompiers sans frontières décollent de Roissy pour une mission de 15 jours en Indonésie. Avec eux, 14 tonnes de fret pour les populations sinistrées (dont 2 tonnes de médicaments, une unité de potabilisation d’eau, des produits alimentaires, de toilette, des ustensiles de cuisine…) L’objectif de la mission : implanter un poste médical avancé (PMA) pour secourir les survivants de la catastrophe.

Alors que des dizaines d’associations humanitaires sont bloquées par les autorités sur le tarmac des aéroports de Médan et d’Aceh, l’équipe de Pompiers sans frontières parvient à gagner la zone sinistrée, sans perdre de temps à obtenir des autorisations de déplacement. Dans ce qui fut un décor de rêve, l’équipe avance péniblement dans un amoncellement de taules et de gravats. À mesure qu’ils progressent, des visions de cauchemar : celles de corps disloqués, cadavres méconnaissables enchevêtrés dans les décombres. Et cette odeur. Omniprésente jusqu’à l’écœurement.

En deux semaines, les quatorze pompiers sont parvenus à faire du camp 85 un petit havre de paix pour les populations sinistrées. Les enfants réapprennent à rire et à jouer. Les mamans louent la présence de l’équipe, leurs petits sont enfin soignés. Les militaires, chargés de surveiller les Français, se laissent eux aussi prendre en charge.

Jean-Daniel Guillou